« Je fais du Roller Derby, m’a dit une amie.
– Du quoi ? lui demandais-je.
– Une course à roller, me répondit-elle…
_ Viens nous voir ce week-end il y a un championnat », m’invita-t’elle.
Et me voilà embarquée un dimanche après-midi, dans un gymnase universitaire qui sent bon le caoutchouc et la sueur de l’effort pour 60 mn de pur délire sportif !
Mais le Roller Derby c’est quoi exactement ? Et bien c’est un sport de contact sur patins à roulettes, les quads.
C’est un sport essentiellement féminin. Il se joue en équipe de 14 joueuses maximum qu’on appelle un « roster », sur un terrain de forme ovale, le « track ».
Seulement 5 joueuses de chaque équipe sont présentent sur le « track » pour chaque « jam », qui sont des périodes de jeu de 2mn. La durée d’un match est de 60 mn, il y a deux périodes de 30 mn, elles -mêmes divisées en périodes de 2 mn, les Jam.
Sur le track on compte 8 bloqueuses (4 de chaque équipe), elles forment le « pack ».
Leur rôle est d’empêcher les « jammeuses » qui sont les attaquantes, de pouvoir marquer des points en traversant le pack sans commettre de fautes. Le point est validé lorsque la jammeuse dépasse les hanches d’une bloqueuse adverse. La jammeuse porte un casque étoilé.
L’équipe qui marque le plus de points remporte le match.
On pourrait imaginer qu’il s’agit d’une simple course de roller en équipe, mais que nenni ! Les bloqueuses sont de vrais guerrières ! Un pack de Roller Derby bien constitué est aussi solide qu’un pack de rugby, le ballon en moins et les roller en plus !
Nos joueuses sont prêtes à tout pour transpercer le pack ! Ça fonce, ça pousse, ça joue des coudes et des épaules, rien n’est épargné ! Mais pour surveiller ces dames, et les envoyer en « prison » pour 30 secondes en cas de faute, il y a une batterie d’arbitres qui ouvrent l’oeil !
Les arbitres sur patins sont les Refs, ils portent des maillots rayés blanc et noir. Ils sont 7 en action pour s’assurer du bon déroulement de la partie, du respect des règles, et veillent aussi à la sécurité. Ils attribuent des pénalités aux joueuses en cas de faute.
La seconde catégorie d’arbitre s’appelle les NSO (Non-Skating Officials). Ils sont 11 et ne se déplacent pas. Comme ils portent un t-shirt rose pâle, ils ont été baptisés les « flamants roses ». Leur rôle est d’enregistrer les points et les pénalités, ils gèrent le temps de jeu et la penalty box.
Je vous passe le détail des différentes fautes retenues. Il semble tout de même que bien que ce soit un sport de contact, tout les coups ne soient pas permis… À première vue cela ne saute pas aux yeux. Les joueuses paraissent tout de même très décidées à ne rien lâcher !
De la même manière que pour le basket aux US, les équipes de Roller Derby portent toutes un nom, les Chicago Bulls ou les San Antonio Spurs n’ont qu’à bien se tenir ! Nos athlètes sur roulettes s’appellent La Bande à Ta Mère (Lyon), les Bananas Clit (Mâcon), Taxider’ Biches (Thonon), Grrriottes Girrrls (Lyon)…
Du côté des joueuses et des arbitres il en est de même. Tout le monde porte un nom de scène qui annonce clairement la couleur : Nikita Mère, Garce Kelly, Fastn’Furiosa, Pussy Circulaire…
Mais alors d’où vient ce sport qui semble si décalé ? Des États-Unis bien évidemment ! Un sport aussi dingue avec des règles si compliquées ne pouvaient venir que du pays qui inventa le Baseball !
Il est impossible de résumer l’histoire du Roller Derby en quelques phrases, tant son évolution de son origine à nos jours est riche.
Dès le XIXème siècle, les courses de patin à roulettes passionnent les américains. C’est à partir des années 1930 que les premiers derby voient le jour. Sous la forme de courses par couples dans un premier temps, puis par équipes.
Le Roller Derby devient si populaire que les matchs sont commentés en direct à la radio.
Ce sport très populaire aux USA, connaîtra un déclin dans les années 1970, notamment pour des raisons financières. C’est dans les années 2000 au Texas, que la renaissance aura lieu avec la création par des femmes athlètes d’une association Bad Girl Good Woman Productions (BGGWP) en s’inspirant du mouvement culturel DIY (Do It Yourself). Le DIY à lui tout seul fera l’objet d’un prochain billet.
C’est en 2005, qu’une ligue nationale se créée aux USA afin de mettre en place un règlement unique la Women’s Flat Track Derby Association.
Désormais, le Roller Derby s’est étendu au reste du monde et à même été reconnu comme sport légitime par le Comité International Olympique.
Vous êtes convaincus ? Alors 1, 2, 3… patinez !!
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette discipline sportive, rendez-vous sur le site de la Fédération Française de Roller. Vous y trouverez le règlement, les dates des prochains matchs, les clubs où l’on peut pratiquer…
Sources :
– Wikipédia – page Roller Derby
– Fédération Française de Roller
Remerciements tout particuliers à la combative équipe lyonnaise La Bande à Ta mère, qui a tout donné pendant ce rude et néanmoins festif championnat !
Les Curiosités d'Adèle 